Comme toute nouvelle technologie, la RFID est sujette aux changements climatiques. L’arrivée de Rubee joue un peu dans ce domaine un effet El Nino. A peine ce protocole est-il sorti que certains détaillants tels que Best Buy, Tesco, Metro sautent à pieds joints dessus, tandis qu’un grand fabricant d’appliances avoue voir intégrer des chips Rubee dès cet été dans ses lignes de production afin d’assurer une visibilité totale. Qui plus est, certains grands noms comme HP, Intel, IBM, Sony, Panasonic, Motorola et NCR jouent les marraines fées sur le berceau du nouveau né.
Pour résumer rapidement, RuBee est un protocole de transmission RF en peer-to-peer fonctionnant en bidirectionnel et à la demande. Il opère dans la bande des 450 KHz et fonctionne dans des environnements hostiles avec des réseaux de milliers de tags ayant une portée de 3 à 20 mètres. Alors que le tag RFID classique est radio à 99,99 % et magnétique/inductif à 0,1 %, Rubee est pile le contraire ! Sa composante est essentielle magnétique, la part radio étant plus que congrue (d’où un indéniable avantage sur la RFID).
Mais là ou Rubee s’avère un vrai bijou (sic) c’est qu’il n’est pas affecté par les liquides et qu’il peut émettre aussi bien sous l’eau qu’en étant enterré. Les appareils Rubee peuvent notamment être embarqués dans des capteurs médicaux ayant une batterie d’une durée de vie de 10 à 15 ans (celle-ci dépendant essentiellement de la fréquence des lectures/écritures). Rubee fonctionne aussi très bien sur du métal, notamment sur des caddies ou des étagères. Bref, il est parfait pour étiqueter des articles à l’unité.
Rubee est donc un outil de visibilité, là où la RFID s’avère plutôt un outil de traçabilité. Si on dispose 50 articles sur un convoyeur devant être tous lus en une seconde, on prendra plutôt une solution RFID, en revanche si on veut un produit dont l’historique soit accessible en entrepôt et ce en continu, on préférera Rubee.
Toutefois, tout n’est pas parfait dans le meilleur des mondes. Rubee a aussi quelques inconvénients. D'une part, il est bien plus lent que la RFID, puisqu’il se borne à un maximum d’une dizaine de lectures par seconde. Au niveau du prix, rien à dire, puisque si les infrastructures de production Rubee sont moins chères que celles de la RFID, le coût des tags est plus important, selon la quantité d’intelligence embarquée.
On trouve déjà des réseaux Rubee déployés dans des applications commerciales, dont des étagères intelligentes utilisées principalement en milieu hospitalier (salles d’intervention), dans certains entrepôts et dans certains réseaux de visibilité agricole.
Signalons encore que Rubee est idéal pour des articles tels que les iPods, les téléphones mobiles, les imprimantes, les ordinateurs, les TV et la plupart des appliances contenant du métal.
Bref, Rubee, pour certains, cela va être une affaire en or.