13 Juillet 2009
High-tech, le suivi des cailloux ? Pour suivre et évaluer la quantité de graviers ou de blocs charriés dans une rivière de montagne ou un torrent après de fortes pluies, les scientifiques misent aujourd’hui sur la technique RFID. Une puce associée à un code barre d’identification est implantée dans des cailloux placés dans le lit du cours d’eau. Cette puce (un transpondeur intégré passif, ou «PIT tag») renvoie un signal radio de réponse au signal émis par une antenne, ce qui permet d’identifier chaque caillou par son code-barre. Cette technique, utilisée depuis 2004, a été testée pour la première fois par des scientifiques du Cemagref dans une rivière alpine, en l’occurrence un torrent des Alpes de Haute-Provence. Elle s’est avérée très performante puisque 88 % des cailloux radiopistés ont été retrouvés, les plus rapides ayant été localisés à plus de 2 km de leur point de départ. Certains ont été identifiés jusqu’au dernier banc de graviers du torrent avant la confluence avec le cours d’eau principal, laissant supposer qu’une part des cailloux perdus l’a atteint. Grâce à leur radio-étiquette, les cailloux, même enterrés, sont facilement repérables et identifiables, jusqu’à environ 80 cm de profondeur. À titre de comparaison, le marquage par la couleur, une des techniques jusqu’alors employées, ne permet de retrouver que 10 à 20 % des cailloux marqués. Plus de 80% sont perdus, soit parce qu’ils ont été ensevelis… soit parce que la peinture a disparu. La technique de marquage par RFID, peu onéreuse et rentable, devrait également permettre aux scientifiques de mieux caractériser les distances de déplacement des graviers et l’effet de leur taille sur leur mobilité.
Contact scientifique
Cemagref
centre de Grenoble
Frédéric Liébault
Tél. 04 76 76 27 16