16 Août 2011
Google vient de procéder à l’acquisition de Motorola
Mobility pour un montant de 12,5 milliards de dollars. C’est de loin la plus importante acquisition réalisée par la société californienne. Ainsi renforcée, Google devient donc un concurrent
direct des principaux fabricants de mobiles motorisés par le système d’exploitation Android. Ce rachat inclut aussi le portefeuille de brevets que possède Motorola dans la téléphonie mobile.
C’est au début 2011 que la scission de Motorola en deux entités distinctes a été finalisée. Motorola Mobility devait s’occuper des smartphones et des box grand public et Motorola Solutions avait
la responsabilité sur les périphériques de communication portables (PDA et mobiles durcis) et les solutions WiFi, RFID et radio pour les entreprises.
Sur le marché extrêmement concurrentiel des téléphones mobiles, Motorola Mobility n’est plus, loin s’en faut, l'acteur de premier plan qu'il a été. Aux Etats-Unis, plus de 50% des smartphones
vendus en 2011 par Motorola Mobility devraient l’être par l’intermédiaire de Verizon Wireless, qui commercialise également l’iPhone.
En trois ans seulement, Motorola et Sony Ericsson sont passés du rang de constructeurs majeurs faisant parti du Top5 des mobiles à des outsiders marginalisés dont l’avenir sur le marché des
mobiles était plus incertain que jamais. Motorola a vu ses parts de marché se réduire comme peau de chagrin en quatre ans seulement. Alors qu’il était solidement accroché à la deuxième place avec
21 % de part de marché en 2006, Motorola était crédité de 2,4 % en 2010 selon les chiffres du Gartner. Aujourd’hui, plus de 150 terminaux Android sont en circulation. Selon Google, l’écosystème
représente quelque 39 fabricants et 231 opérateurs présents dans 123 pays
Ce rachat n’est donc pas trop surprenant avec, d’un côté, une entreprise en grande difficulté et dont le rebond était loin d’être acquis et, de l’autre, une entreprise ambitieuse ayant des
ressources financières considérables.
Selon Google, Motorola Mobility sera gérée comme une entité indépendante. Google précise qu’elle reste engagée à maintenir Android en une plate-forme ouverte. Toutefois, la position de Google
devient délicate puisqu’il est à la fois partenaire des fournisseurs de mobiles avec la licence d’Android et concurrent direct. Google bénéficiera d’un avantage concurrentiel important. Une
situation qui peut se comparer à Microsoft lorsqu’il était à la fois éditeur du système d’exploitation Windows et de l’application Office et qui s’est avérée déterminante pour acquérir une
position de quasi monopole sur le marché des logiciels de bureautique. Avec la différence qu’il s’agit là d’une combinaison de matériels et de logiciels.