Impact de la RFID sur la synchronisation de la Supply Chain (2)
16 Février 2010
Rédigé par La Rédaction et publié depuis
Overblog
Tout d'abord, mille excuses pour le retard pris sur cette série d'articles.
Des événements indépendants de notre volonté nous ont éloign pour un temps de la scène;
Voici donc comme promis la suite de l'article sur le RFID et la synchronisation de la supply chain.
3.4. Élaboration du modèle conceptuel
Le cadre théorique traite les deux facettes de l’implémentation du RFID
- identifie les facteurs managériels, organisationnels, technologiques et environnementaux à prendre en considération avant l’implémentation de cette technologie
- définit l’impact du RFID sur la synchronisation de la chaîne et par conséquent sur sa performance organisationnelle et économique de la SC, ainsi que la définition des variables qui peuvent
influencer cette relation.
4. Méthodologie de la recherche
La méthodologie peut être appréhendée en considérant trois aspects cohérents à savoir : un mode de pensée, une théorie ; un mode de recueil de l’information et une loi de correspondance (Wacheux,
1996). Selon Alavi & Carl- son (1992), il n’existe pas une méthodologie de recherche en tant que tel en management des systèmes d’information. Bien qu’elle commence à dater, leurs étude est
encore, pensons-nous, assez pertinente. Elle a porté sur 908 articles publiés dans les huit revues académiques les plus connus. Les résultats ont montré que près de 50% des articles sont plutôt
empiriques, 16 à 39% sont plutôt recherche action, 21% sont étude de cas...
Notre terrain d’investigation s’est avéré assez ardu. Dès le début de la recherche, le terrain d’investigation a posé d’énormes problèmes vu que l’introduction de la technologie de la RFID est
assez récente d’une part et elle est mise en application par des organisations qui ont des ressources considérables (e.g., Wal-Mart, Metro Group, Département de la Défense nationale US, etc.) et
aux- quelles nous n’avons pas d’accès d’autre part.
En outre le nombre de chaînes synchronisées via RFID est très limité (Lee, 2004). Pour contourner ces difficultés nous avons utilisé deux études de cas dans le domaine de la distribution : Wal-Mart
(USA) et Metro Goup (Europe). Ces deux cas sont bien documentés sur le web et couvrent les deux grands marchés le plus important du monde. Nous avons opté pour une combinaison qui associe la
méthode documentaire (enquête) et méthode de l’étude de cas pour plusieurs raisons.
En effet, celles-ci permettent de comprendre en profondeur la problématique et les perceptions des parties prenante de la chaîne d’approvisionnement (fournisseurs en amont, clients en
aval et les utilisateurs surtout au niveau amont) dans un cadre de recherche exploratoire.
Selon Yin (2002), notre choix de méthode semble appropriée : « une enquête qui investigue un phénomène contemporain dans son con- texte réel, spécialement quand les frontières et le contexte
ne sont pas clairement définis.». Encore selon Yin (1994), l’analyse documentaire s’intéresse aux questions de type « qui ?, quoi ?, où ?, combien ?» tandis que l’étude de cas est davantage axée
sur une analyse en pro- fondeur du « comment ?» et du « pourquoi ? ».
Dans cette étude nous nous sommes intéressés essentiellement aux deux chaînes de distribution Wal-Mart et Metro Group pour deux raisons principales : 1) la disponibilité d’information et une
documentation fiable, et 2) ces deux entreprises sont considérées comme les leaders dans la mise en place de la RFID pour la gestion de leurs chaînes d’approvisionnement.
Cette recherche a comme principale unité d'analyse la relation entre l’adoption de la technologie RFID et la synchronisation de la SC. Une seconde unité d’analyse concerne les facteurs qui
facilitent l’adoption de cette technologie.
Les sources d’information et documentaires sont tirées de 17 études de cas et 10 entretiens. Elles proviennent des sites web de Metro Group, Intel, IBM... (Voir annexe).
5. Résultats 5.1. L’adoption de la RFID : Facteurs facilitateurs
D’après les deux études de cas, nous pouvons identifier des facteurs qui induisent l’adoption du RFID, notre cadre conceptuel énumère quatre types de facteurs à sa- voir, les facteurs managériaux
organisationnels, environnementaux et technologiques. Nous n’avons pas pu véri- fier la validité de toutes les variables, ceci est dû au manque de ressources et à la difficulté d’accès aux
informations.
En ce qui concerne les facteurs managériaux, la motivation du top management constitue un facteur important. Pour le cas des deux chaînes de distribution, adopter le RFID est une décision qui
s’inspire d’une conviction de l’utilité de ce système et sa capacité à rendre la SC plus performante. Cet état se calque sur les cas des fournisseurs de chacun des deux distributeurs.
L’investissement en RFID n’est possible que si les top managers saisissent l’importance de cette technologie. Nous pouvons confirmer que la motivation du top management est une variable qui a un
impact sur l’adoption de la RFID.
Il est à signaler que parmi les 17 études de cas (voir annexe) aucune n’a évoqué l’importance ou pas des compétences managériales.
Nous avons remarqué l’insuffisance d’information con- cernant la culture de l’entreprise et sa relation avec l’adoption de la RFID.
Comme nous avons signalé au niveau de la revue de la littérature les relations de confiance au sein de la SC facilitent la rapidité d’exécution et la flexibilité nécessaires aux évolutions
technologiques et commerciales. La confiance organisationnelle n’est pas abordée dans les études de cas d’une manière explicite, en fait aucun des interviewés n’a évoqué ce terme.
L’implémentation de la RFID nécessite une collaboration de toutes les parties prenantes. La collaboration se manifeste dans différentes étapes, avant la mise en place du système, Wal-Mart et Metro
Groupe (chacun à sa façon) ont procédé à communiquer avec leurs fournisseurs, afin de les aider à découvrir la technologie et remédier à la résistance qu’exprime les fournisseurs envers la
RFID.
Les distributeurs ont suivi une démarche d’intégration sur plusieurs étapes.
La première étape se manifeste à travers les séminaires, les réunions avec les fournisseurs pour connaître la technologie, la deuxième étape consiste à présenter les gains que procure ce système en
se référant aux entreprises qui l’ont déjà implémenté. Les fournisseurs sont conscients de l’importance de cette technologie, et ont plus confiance en la RFID, après cette étape les deux parties
sont appelées à travailler ensemble afin d’identifier les processus d’affaires, un ajustement s’impose pour pouvoir normaliser l’échange d’information et augmenter sa qualité.
Concernant les facteurs environnementaux, la standardisation encourage les entreprises à implémenter la technologie. Une technologie standard représente moins de risque d’incompatibilité, les
utilisateurs sont plus sûrs que leur système communiquera avec son homologue à moindre coût.
A travers les entretiens effectués dans les deux cas, les interviewés annoncent l’importance de la compétitivité pour la motivation à l’adoption de la RFID.
Les études de cas ont consacré une attention particulière aux facteurs technologiques, la disposition de compétences technologiques appui l’adoption et la mise en place du RFID. De même la
disposition d’une infrastructure technologique facilite cette adoption, et accélère la mise en place d’un tel système, car cela évite des coûts et dépenses supplémentaires.
5.2. L’impact de la RFID sur la performance de la chaîne d’approvisionnement
L’objectif principal de ce travail étant de définir et d’étudier l’impact de l’utilisation de la technologie RFID sur l’intégration et la synchronisation de la chaîne d’approvisionnement et par la
suite sur sa performance.
La RFID assure la synchronisation de la chaîne d’approvisionnement, vu que la chaîne est visible en temps réel, les produits sont repérables, le calcul de l’inventaire est disponible à tout moment.
Le fournisseur est au courant de l’état du stock du distributeur, et le distributeur est au courant de l’état d’avancement de l’acheminement de la commande.
Les parties prenantes disposent des informations pertinentes sous contrainte de la bonne utilisation de la technologie. Les études montres qu’une étiquette mal posé sur la palette engendre une
dispersion du signal et donc une perte d’information, si les collaborateurs maitrisent bien l’outil, l’entreprise assure une performance économique, qui se traduit par la réduction du lead time, en
effet les managers se basent sur ces données capturées à partir du réseau RFID pour établir des prévisions plus sûres, les fournisseurs répondent plus vite à la demande du marché. Ainsi les chaînes
de distribution assurent la disponibilité des produits ce qui augmente la satisfaction des clients.
5.3. Vérification des propositions
D’après les résultats de cette recherche nous avons pu vérifier la véracité de quelques propositions. Le tableau suivant récapitule les résultats de la recherche