25 Octobre 2011
"Le code à barres a mis 15 ans pour se mettre en place. La RFID existe depuis 10 ans, elle est standardisée depuis 6 ans. Mais après une phase d'enthousiasme, puis une phase de désillusion, nous observons aujourd’hui une montée en puissance tout à fait conséquente de l’EPC» signalait Pierre Georget, Directeur Général de GS1 France lors de la conférence inaugurale.
Le contrôle des stocks, enjeu N°1
Les avis convergent sur les bénéfices apportés par l’usage de l’étiquette EPC par le monde du
retail. De nombreux utilisateurs ont en effet témoigné du fait que l’EPC agit de façon déterminante sur un indicateur de performance qui conditionne de nombreux aspects de la profitabilité des
enseignes : le taux de qualité des données de stocks. Lorsque ce taux est bas, le point de vente accumule ruptures, sur-stocks et mauvaise prévision des ventes. Lorsqu’il est haut, le magasin
optimise au contraire son chiffre d’affaires, sa marge brute et la satisfaction de ses clients. Dans le secteur de la mode et de l’habillement aux Etats-Unis, les déploiements de l’EPC ont fait
croître cet indicateur à 95% contre un taux préalable moyen de 63%. L’EPC agit pour cela sur un processus critique : l’inventaire. Il en améliore la qualité mais aussi la productivité d’un
facteur 60. Les magasins ont alors la capacité de contrôler leurs stocks plus efficacement et beaucoup plus fréquemment. Ils en tirent un bénéfice qui représente le pilier des ROI des
déploiements de l’EPC dans le secteur de la mode/habillement (Wal-Mart, JC Penney, Macy’s, etc.).
La distribution française a également pu mesurer ce phénomène. L’enseigne Cléor qui affiche une croissance notable (+18% de CA à périmètre constant) dans un marché de la bijouterie en berne (-2%)
a témoigné de la contribution prépondérante de la RFID dans cette réussite. « Dans la bijouterie, les inventaires tournants sont particulièrement longs et pénibles à réaliser. Il faut pour cela
déstructurer la vitrine avant de la recomposer à l’identique et cette opération prend des heures ! Avec la RFID nous évitons de mener ces opérations qui agissent comme des repoussoirs auprès de
notre clientèle. Nos équipes sont aussi délestées de ces tâches administratives et redeviennent des vendeurs à part entière. » rappelle l’enseigne.
Maturité du marché : avantage Etats-Unis
Ce n’est pas vraiment une surprise, les enseignes nord-américaines se sont dotées d’une avance
conséquente sur leurs compétiteurs européens en matière d’adoption de l’EPC. Cela tient d’abord à la dimension des projets qui n’ont que peu d’équivalence en Europe. Mais cela tient surtout à la
dynamique collective que les enseignes ont su créer dans le secteur de la mode et de l’habillement. Distributeurs, industriels, universitaires et organisations professionnelles sont fédérés au
sein de l’Item Level RFID Initiative menée par les organisations VICS et GS1 US. Cette démarche s’attache à développer une stratégie concertée pour réussir l’introduction de l’EPC dans la chaîne
d’approvisionnement et pour assurer à chaque acteur la pérennité des ses investissements. Un ensemble d’outils est développé pour démontrer les propositions de valeur et permettre d’éviter les
pièges de la mise en œuvre.
Les conditions structurelles semblent donc davantage réunies outre-Atlantique pour permettre une extension rapide des usages de l’EPC. L’expérience du code à barres l’a démontré : la
dissémination de l’EPC dépend aussi de la qualité du dialogue interprofessionnel à l’œuvre