Les usages et approches stratégiques de l'IoT et des technologies au service des Smart City, Smart Industries et Smart Services
17 Février 2013
Cette semaine, le gouvernement fédéral a renouvelé son souhait de voir naître un réseau WiFi national gratuit. L'idée n'est pas nouvelle ; elle avait déjà fait du bruit en
2010 lorsque la FCC, Commission Fédérale des Communications [1], l'équivalent de l'ARCEP aux Etats-Unis, avait annoncé vouloir libérer une partie du spectre dédiée à la télévision en rachetant
les licences aux opérateurs télévisuels et en la mettant à disposition de tout un chacun, sans avoir payer une licence. La relance de ce dossier n'est pas pour plaire à l'industrie des télécoms
qui voit ce projet comme un danger pour leur marché [2] représentant plus de 178 milliards de dollars.
En effet, la proposition promeut ainsi les initiatives de réseaux WiFi publics gratuits qui sont déjà en train de se développer dans certains endroits, Google ayant déjà installé des bornes WiFi
publiques gratuites près de Manhattan et dans certaines partie de la Silicon Valley. Certaines villes essayent aussi de mettre en place leur propre réseau WiFi gratuit comme on peut en trouver à
Denver, Ocean City ou encore Houston. Les vertus de ces installations sont nombreuses. Elles doivent permettre à toute la population de bénéficier d'un accès gratuit à Internet, en particulier
pour les plus pauvres qui n'ont souvent pas les moyens de s'acheter un appareil souvent couteux et d'investir dans un forfait mensuel. Cette initiative est largement supportée par les géants de
l'informatique comme Google ou Microsoft qui considèrent qu'un "service WiFi gratuit pour tous déclencherait une explosion des innovations et des appareils qui profiterait à la plupart des
Américains" nous informe le Washington Post.
Le journal nous rappelle qu'en 1985, le gouvernement des Etats-Unis a libérer une bande de fréquences d'ondes qui a été suivi d'une explosion d'innovations sans précédent. "Les babyphones,
systèmes d'ouverture automatique de garage et autres microphones sans fil ont été créés. Des millions de maisons ont maintenant leurs propres réseaux sans fil, connectant tablettes, consoles de
jeux, appareils éléctroménagers et systèmes de sécurité à Internet". Elle répond aussi aux besoins d'interconnections de plus en plus d'objets. De multiples appareils qui n'avaient auparavant
aucun besoin de se connecter à Internet proposent maintenant de nouveaux services en les connectant à Internet. Du réfrigérateur à la télévision, en passant par les nouveaux compteurs EDF, les
objets proposent de plus en plus de services innovants en accédant à Internet et l'Internet des Objets prend peu à peu forme dans la société.
De l'autre côté, les grandes entreprises télécoms font leur possible pour avorter l'initiative. Certains républicains soulignent la perte de plusieurs milliards de dollars qui seraient revenu à
l'Etat dans le cas d'une mise en enchères de cette bande de fréquence comme cela se fait normalement. La FCC a de même reçu une lettre émanante des grands opérateurs télécoms tels que Verizon,
T-Mobile, AT&T, ainsi que des équipementiers comme Intel et Qualcomm, soutenant le fait que les fréquences seront plus bénéfiques pour la société et le déploiement de réseaux en étant vendues
sous licence. Des arguments aussi soutenus par Cisco qui pointe du doigt la possibilité d'une interférence de ces ondes avec les autres fréquences d'ondes actuellement utilisés.
Située dans la bande de fréquence appelée UHF [3], la plage de fréquences des ondes ainsi libérer devrait se située entre 470 et 763 MHz. Une fréquence donc plus faible que la bande de 2,4GHz
actuellement utilisée par de nombreuses technologies sans fil telles que le Bluetooth ou le WiFi, mais une fréquence proche de celles utilisées par les nouveaux réseaux mobiles 4G. L'avantage de
ces fréquences plus basses est qu'elles ont une portée plus forte et qu'elle peuvent traverser plus facilement les obstacles tels que des murs épais ou certains éléments naturels. Un avantage
indéniable si l'on veut mettre à disposition ces fréquences au plus grand nombre.
Cependant, l'EFF (Electronic Frontier Foundation) rappelle qu'en aucun cas il ne s'agit pour la FCC de mettre en place elle-même un réseau WiFi [4]. Le rôle de la FCC est de gérer le projet de
libération d'une plage d'ondes qui sera libre et par conséquent utilisable sans licence. Libre aux villes, aux états, aux entreprises, aux particuliers de développer leurs propres
réseaux/appareils/applications qui pourront profiter de l'utilisation libre de ces ondes. C'est ainsi que ces fréquences pourraient très bien être utilisées par le gouvernement dans son projet de
réseau haut-débit sans-fil de sécurité. Le gouvernement a d'ailleurs mis en place FirstNet, l'Autorité responsable du réseau d'urgence [5] placé sous la responsabilité du NTIA. Le gouvernement
souhaite mettre en place un réseau solide qui pourrait être utilisable en cas d'urgence, alors que les américains font régulièrement face à des interruptions du services Internet lors
d'importants phénomènes météorologiques tels que les tempêtes, cyclones, tornades, derechos ou tremblements de terre qui sévissent partout aux Etats-Unis. Ce réseau serait ainsi utilisable par
les secouristes et les services d'urgences et ainsi permettre de sauver plus de vies.
Le projet est encore phase de discussion et la FCC a ouvert la discussion au public avant de prendre sa décision. Les cinq membres de la commission chargée de voter le projet devraient cependant
prendre une décision cette année. Il faudra toute fois attendre plusieurs années avant que les utilisateurs puissent bénéficier des retombées de cette initiative. Ce qui est sûr, c'est que le
jour où la FCC validera ce projet, le marché des télécoms en sera complètement bouleversé.
Source : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/72181.htm
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Pour en savoir plus, contacts : |
- [1] Federal Communication Commission : http://www.fcc.gov/ |