Les usages et approches stratégiques de l'IoT et des technologies au service des Smart City, Smart Industries et Smart Services
9 Janvier 2006
Pfizer, le célèbre fabricant de Viagra, a commencé dès le 15 décembre à apposer une puce RFID sur tous ses envois de Viagra à destination du territoire américain. En effet, la contrefaçon fait rage puisque ce sont quelque 5 millions de pilules qui ont été saisies par les autorités rien que l'an dernier.
Cette décision de basculer vers la RFID n'est toutefois pas neuve en ce qui concerne le laboratoire, plus que ce dernier avait décidé dès l'an dernier d'utiliser un moyen d'authentification par radiofréquence pour garantir l'authenticité de ses produits, et plus particulièrement du Viagra. L'opération devrait se généraliser sur tout le territoire US et ainsi concerner quelque millions de flacons.
Un tel projet aura coûté la bagatelle de 5 millions de dollars et aura impliqué deux acteurs majeurs de ce secteur : le français Tagsys qui a fourni les étiquettes RFID pour les flacons et le californien Alien Technologies, lequel s'est occupé des étiquettes destinées aux cartons et aux palettes. Car en effet ce sont non seulement les flacons de ce médicament miracle qui sont taggés, mais aussi l'ensemble des emballages de la chaîne de livraison.
Chaque étiquette contient une micro puce EPC ainsi qu'une antenne chargée de transmettre le code par radio. Les pharmaciens et les grossistes peuvent extraire ce code grâce à un lecteur spécial etainsi vérifier l'authenticité du médicament en consultant par Internet la base de données du fabricant. Avantage de cette solution : il sera désormais plus difficile de contrefaire le médicament, alors qu'il sera beaucoup plus simple de vérifier son authenticité sans se livrer à de nombreuses manipulations.
Parlons néanmoins de quelques désavantages soulignés par le laboratoire : en premier lieu, la lecture n'est pas parfaite, même si le pourcentage d'erreur est très faible. En second lieu, il va falloir équiper les distributeurs et les pharmacies de lecteurs RFID, lesquels coûtent quelques centaines de dollars chacun (convaincre un pharmacien de dépenser quelques centaines de dollars pour une opération qu'il effectue déjà habituellement avec un code-barres risque de ne pas être une partie de plaisir). Il n'empêche que quelques distributeurs ont déjà acheté ces matériels et que le mouvement devrait s'amplifier au cours des prochains mois d'autant plus que la célèbre Drug and Food Administration recommande ses lecteurs et invite très fermement l'ensemble des acteurs de l'industrie pharmaceutique à adopter cette technologie.
Quoi qu'il en soit, même si la généralisation de la RFID sur le médicament a une incidence financière indéniable, le laboratoire considère que cela n'est rien face à une perte due à la contrefaçon estimée à quelques 10 millions de dollars par an.
L'information contenue dans la puce RFID ne sert nullement à effectuer le moindre flicage des utilisateurs, d'autant plus que du fait de la sensibilité très particulière liée à l'utilisation de ce médicament, les pharmaciens transfèrent généralement le contenu du flacon dans un flacon anonyme en verre brun.