Une récente étude menée sur quelque 125 détaillants en Europe par le cabine Vanson Bourne et Printronix montrait que :
- 41 % des détaillants européens prévoyaient la mise en place de pilotes RFID
- 34 % des grands détaillants consultés (que ce soit au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, et Italie ou Espagne) étaient convaincus de la viabilité de cette technologie
- 50 % des entreprises françaises pensaient que la chaîne de production gagnerait en efficacité grâce à la RFID
- 60 % des entreprises françaises s'attendaient à ce que plus de 50 % des palettes en provenance de leurs fournisseurs soient équipées d'étiquettes RFID
Il est certain que la fabrication en masse d'étiquettes baissera considérablement leur prix pour le tirer vers quelque cents d'euro. Mais comment la grande distribution pourra-t-elle tirer au mieux parti de la RFID ? C'est ce qu'à l'occasion du Forum Traçabilité il a été demandé à Chi Dung Ta, responsable qualité et sécurité alimentation chez Danone Research, voici quelques unes de ses réponses.
Quelles sont les tendances en matière de réglementation concernant la traçabilité, notamment dans le secteur alimentation ? Est-ce seulement la réglementation qui pousse les entreprises vers la RFID ?
Chi Dung Ta : La réglementation est en effet un facteur très important. Mais, il ne faut surtout pas oublier le consommateur. Les entreprises françaises sont matures et ne travaillent pas simplement sur la traçabilité parce que le ministère les pousse dans ce sens. Il faut aussi compter avec l'exigence des consommateurs. Les crises récentes (vache folle, notamment) ont d'ailleurs permis aux entreprises de comprendre ce qu'elles avaient à y perdre en termes d'image. Donc, en termes de traçabilité c'est la satisfaction des consommateurs qui prime.
Il semble qu'il y ait un décalage important entre les nouvelles technologies (RFID notamment) et leur mise en application effective par le marché. Pourquoi ?
Chi Dung Ta : Depuis 2005, on a constaté une progression de la RFID dans tous les domaines (et pas uniquement dans l'agroalimentaire). Mais cette technologie va plus vite que les possibilités de l'étendre sur les grands marchés. Aujourd'hui, si les problèmes de standard semblent résolus, reste des problèmes de coûts. Toutefois, il faudra encore de 5 à 10 ans avec que les marchés ne s'approprient complètement cette technologie. N'oublions pas que le code-barres a déjà du mal à s'installer partout. C'est pourquoi le passage à la RFID ne se fera sans doute pas sans heurts. Même si le prix de l'étiquette chute assez pour pouvoir l'utiliser, ce n'est pas ce qui va forcément pousser les industriels à se mettre massivement à la RFID. C'est pourquoi les premières applications restent sur la logistique ou sur les produits à forte valeur ajoutée, mais pas encore sur l'unité consommateur.